09 June 2018

Pierre Gusman : La gravure sur bois en France au XIXe siècle

Pierre Gusman,
portrait dessiné et gravé
en 1924 par Albert Váradi
Pierre Gusman (1862-1941) est un historien d'art, graveur et illustrateur français.

Vous trouverez ci-dessous la première partie de son livre : La gravure sur bois en France au XIXe siècle (Editions Albert Morancé, Paris, 1929, XII + 322 pp., 28,0 x 22,5 cm). Le texte du livre est maintenant dans le domaine public, puisque l'auteur est décédé depuis plus de 70 ans. Les gravures du livre sont toutes du 19e siècle et sont donc également dans le domaine public. Je l'ai numérisé et traité graphiquement avec la technologie ClearScan (OCR) d'Adobe.

Pour télécharger le fichier PDF : cliquez ici ; Pour le visualiser dans Issuu, voir à la fin du post.

Pierre Gusman est un graveur du 20e siècle, ce qui implique qu'il pratique la gravure originale purement artistique, celle apparue lorsque les procédés de photogravure (photographique-chimique-mécanique) ont remplacé la gravure de reproduction manuelle. Ces nouveaux procédés automatiques ne nécessitaient plus ni graveurs, ni dessinateurs.

Par contre son père, Adolphe Gusman (1821-1905), était un graveur du 19e siècle ayant encore connu la grande époque de la gravure de reproduction manuelle sur bois de bout, utilisant abandonment les hachures pour la traduction des tons et des ombres.

La gravure sur bois du début du 20e préféra revenir à une gravure plus simple, souvent sur bois de fil, avec des dessins se focalisant sur les contours, et sans les traductions des tons et des ombres.

Deux "découvertes" de Pierre Gusman, sur lesquelles il a tendance à insister dans ses deux ouvrages sur la gravure que je possède (La gravure sur bois et taille d’épargne, 1933 ;  La gravure sur bois en France au 19e siècle, 1929) sont les suivantes.

D'abord, le fait que la gravure en relief (d'épargne) a aussi été pratiquée sur métal. Il en a d'ailleurs fait une démonstration avec une matrice de métal du 15e siècle, que tout le monde croyait gravée en creux (taille douce), en l'imprimant comme on imprime habituellement une gravure sur bois (impression typographique). Le résultat fut excellent, alors que les "tentatives" d'impressions précédentes n'avaient jusque là donné que des résultats peut convainquants : une image négative semblable à nos anciens films photographiques. Pierre Gusman donna une deuxième preuve : « Pour aller plus sûrement, je photographiai l'épreuve négative de Victor Gay, et aussitôt j'eux comme cliché l'épreuve positive la plus parfaite... » 

Ensuite, le fait que la gravure sur bois de bout n'aurait pas été découverte fin du 18e siècle pas Thomas Bewick (1753-1828), mais déjà auparavant. Il a retrouvé une gravure imprimée à Constantinople en 1709 qu'il prétend être réalisée sur bois de bout. On y voit en effet deux lignes blanches qui indique que la gravure a été réalisée sur une planche de bois constituée de plusieurs blocs, probablement du bois de buis. Cela est typique de la gravure sur bois de bout car en débitant en rondelles les branches de buis, on n'obtenait que des blocs de petites dimensions. Il était alors nécessaire de collé ou vissé plusieurs blocs ensemble pour en faire une planche de plus grande dimension.





Accéder à la première partie du livre avec Calaméo (HTML) :

07 June 2018

Titres portés par les princes de la famille royale belge

Cette article est une de mes dernières contributions à la Wikipédia francophone. Source : Histoire de la monarchie belge (Auteurs). Contenu soumis à la licence CC-BY-SA.

Le titre de Prince et Princesse de Belgique est attribué à la descendance masculine et directe de feu S.M. Léopold Ier (A.R. du 14 mars 1891). A partir de 1991, avec l'abolition de la loi salique, le titre fut accordé en ligne directe, aussi bien féminine que masculine de S.A.R. le Prince Albert, Prince de Liège, Prince de Belgique (A.R. du 2 décembre 1991). A partir de 2015, pour éviter la prolifération du titre, seuls les enfants et les petits-enfants du Souverain, ainsi que les enfants et les petits-enfants de l'héritier au trône, recevront le titre (A.R. du 12 novembre 2015).

Le titre de Duc de Brabant est attribué au fils aîné du roi, prince héritier du royaume (arrêté royal du 16 décembre 1840)(1). Du fait de l'abolition de la loi salique en 1991, le titre est actuellement attribué à la princesse Élisabeth, fille aînée du roi Philippe, qui porte donc le titre de Duchesse de Brabant. Auparavant, le titre de Comte de Flandre était attribué au second fils du roi (A.R. du 16 décembre 1840), et le titre de Comte de Hainaut au fils aîné de l'héritier du trône (A.R. du 12 juin 1859). Le titre de Prince de Liège a aussi été attribué (A.R. du 7 juin 1934). Ces titres font référence aux anciens titres médiévaux, qui étaient en vigueur jusqu'à la Révolution et l'annexion à la France en 1795. Depuis 2001, seul le titre de Duc de Brabant peut encore être attribué.

Duc de Brabant

1840-1865 : Léopold (1835-1909), futur roi Léopold II. (16 décembre 1840)
1865-1869 : Léopold (1859-1869), fils du roi Léopold II.
1909-1934 : Léopold (1901-1983), futur roi Léopold III.
1934-1951 : Baudouin (1930-1993), futur roi Baudouin.
1993-2013 : Philippe (1960-), futur roi Philippe.
2013- : Élisabeth (2001-), fille du roi Philippe.

Comte de Flandre

1840-1905 : Philippe (1837-1905), frère du roi Léopold II et père du roi Albert Ier. (16 décembre 1840)
1910-1983 : Charles (1903-1983), frère du roi Léopold III et Régent de 1944 à 1950. (31 janvier 1910)

Comte de Hainaut

1859-1865 : Léopold (1859-1869), fils du roi Léopold II. (12 juin 1859)
1930-1934 : Baudouin (1930-1993), futur roi Baudouin.

Prince de Liège

1934-1993 : Albert (1934-), futur roi Albert II. (7 juin 1934)(2)

Exemple de titulature complète d'un prince de Belgique avant la Première Guerre mondiale (lorsque les titres allemands étaient encore utilisés) : S.A.R. le prince Philippe, comte de Flandre, prince de Belgique, duc en Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha.

Règle pour l'ordre des titres : les titres allemands venaient après les titres belges ; le titre de duc de Brabant, comte de Flandre, etc., précède celui de prince de Belgique.

On pouvait aussi écrire : S.A.R. Mgr (Monseigneur) au lieu de S.A.R., duc de Saxe au lieu de duc en Saxe, Saxe-Cobourg-Gotha au lieu de Saxe-Cobourg et Gotha.

Notes :

(1) Un héritier présomptif (héritier qui pourrait être déchu de sa position en cas de naissance d'une autre personne mieux placée que lui dans l'ordre de succession) ne portait pas le titre de Duc de Brabant. Ce fut le cas par exemple du prince Philippe, frère du roi Léopold II, à partir de 1869, année de la mort du fils unique du Roi.

(2) Albert aurait put se voir attribuer le titre de Comte de Flandre, mais celui-ci était déjà attribué au prince Charles.

Références :

(1) Titres royaux en Belgique, Stéphane Guiot, 2001.

(2) Les titres de la famille royale belge, Valentin Dupont, 2011.

(3) Le Roi limite l'octroi du titre de prince de Belgique, Antoine Clevers, La Libre, 25 novembre 2015.

(4) Service Public Fédéral, Arrêté royal relatif à l'octroi du titre de Prince ou Princesse de Belgique du 12 novembre 2015.